Comparatif tracteur John Deere 6175R AutoPowr VS 6175R DirectDrive : Les mesures

Leur puissance, leur couple, leur consommation

La chambre régionale d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine a passé les deux tracteurs John Deere 6175R au banc de diagnostic moteur. Les courbes de performance des moteurs se dessinent, d’abord sans surpuissance, puis avec boost. Les deux acolytes partagent le même moteur, un six-cylindres John Deere Power Systems PowerTech PSS, de 6,8 L. Ils sont commercialisés pour une puissance nominale de 175 ch 97/68/CE, voire 223 ch lorsque la surpuissance est activée. Tous les deux sont neufs, la version DirectDrive affiche quatre heures au compteur contre dix heures pour le modèle AutoPowr.

Sans surpuissance

La puissance maximale, de 160,6 ch OCDE (118 kW), est atteinte au régime de 1659 tr.min^-1 sur le modèle à transmission à variation continue, contre 165,3 ch, au même régime, pour le DirectDrive. Ce dernier modèle essayé développe donc 5 ch de plus que son homologue à boîte à double embrayage. Malgré cet écart, les valeurs mesurées lors de ce passage au banc moteur, selon le protocole d’évaluation OCDE, se révèlent conformes à celles annoncée par le constructeur, selon la norme 97/68/CE. Les six-cylindres John Deere se distinguent par leur très large plage de puissance, pouvant être considérée comme constante entre 1 500 et 1 950 tr.min^-1. Dans cet intervalle, les tracteurs de notre essai développent en effet toujours plus de 150 ch, selon les données du banc. Cette caractéristique devrait les avantager lors de travaux de traction ou pour entraîner une lourde charge sur la route à régime élevé. Le couple maximal, pour sa part, est atteint, sur les deux motorisations, à 1 550 tr.min^-1. Il s’élève à 71 daN.m sur l’AutoPowr et à 73,3 daN.m sur le moteur à transmission à double embrayage. La plage de couple constant se révèle, elle, plus restreinte que celle de puissance maximale. Elle se situe entre 1 350 et 1 650 tr.min^-1, quel que soit le tracteur. C'est au régime de 1 450 tr.min^-1 que les deux tracteurs affichent leur consommation spécifique la plus basse, soit 259 g.kW^-1.h^-1 pour l’AutoPowr et 249 g.kW^-1.h^-1 pour le DirectDrive. Ces valeurs correspondent au taux de remplissage optimal des cylindres, soit leur meilleur rendement, respectivement de 33,2 % et 34,5 %. La plage d’utilisation préconisée pour les John Deere 6175R, sans surpuissance, se situe entre 1 350 et 2 050 tr.min^-1. Dès ce régime, les deux moteurs voient leur consommation spécifique augmenter significativement, dépassant alors les 300 g.kW^-1.h^-1.

Avec surpuissance

L’activation de la surpuissance lors du passage au banc moteur fait gagner près de 30 ch au 6175R AutoPowr à la prise de puissance pour atteindre une puissance maximale de 190,5 ch OCDE. Son homologue à transmission à double embrayage DirectDrive réalise une progression comparable, pour s’établir à 197,2 ch OCDE. Les valeurs mesurées s’avèrent moins élevées que celles annoncées par le constructeur (223 ch). L’écart, de près de 15 %, s’explique, en plus de la différence entre les normes de mesure utilisées (voir encadré), par le faible nombre d’heures au compteur des deux tracteurs. L’activation du boost décale la plage de puissance constante vers de plus hauts régimes, de 1 650 à 2 050 tr.min^-1. Dans cet intervalle important, les tracteurs développent toujours plus de 180 ch. Leur plage de couple constant se déplace, elle aussi, vers des régimes plus élevés lors de l’activation de la surpuissance, de 1 350 à 1 850 tr.min^-1. En tendance, les deux John Deere de notre essai semblent mieux maîtriser leur consommation spécifique lorsque la surpuissance est activée, avec les valeurs les plus faibles à 248 g.kW^-1.h^-1 pour l’AutoPowr et à 242 g.kW^-1.h^-1 pour le DirectDrive. La plage d’utilisation préconisée pour les John Deere 6175R, avec surpuissance, s’avère comparable à celle sans boost, soit entre 1 350 et 2 050 tr.min^-1.

Mémo

L'incidence des normes

La norme 97/68/CE retenue par John Deere pour qualifier les performances de ses moteurs ne prend notamment pas en compte le rendement de la transmission, ni la puissance consommée par les pompes hydrauliques, la pompe à eau et le ventilateur, contrairement au protocole d’évaluation OCDE ici utilisé.

Plages constantes

Dans l’analyse des courbes du moteur, Matériel Agricole estime à environ 5 % de la valeur maximale le seuil en deçà duquel la puissance ou le couple peuvent être considérés comme constants.

Le niveau sonore

Pendant les mesures des performances, le niveau de bruit a été relevé dans la cabine des deux John Deere 6175R, toutes portes et fenêtres fermées, climatisation et ventilation éteintes. Les valeurs indiquées à différents régimes du tracteur en charge intègrent le bruit extérieur du banc d’essai d’environ 100 dB(A).

Commentaire

La cabine du John Deere 6175R AutoPowr s’est révélée plus bruyante, avec 67,2 dB(A) en moyenne, que celle de son homologue à transmission à double embrayage DirectDrive, mesurée pour sa part à 65,9 dB(A). Cependant, ces deux modèles présentent des valeurs moyennes toujours inférieures à celles enregistrées sur d’autres tracteurs de même catégorie essayés. Ils profitent donc d’une cabine particulièrement bien insonorisée. Les mesures révèlent un pic de 73 dB(A) au régime de 2 157 tr.min^-1 pour l’AutoPowr et de 69 dB(A) à 1 750 tr.min^-1 pour le DirectDrive. Rappelons qu’une exposition prolongée à 75 dB(A) fatigue rapidement l’utilisateur et devient dangereuse à l’approche des 85 dB(A).

L’encombrement

Les deux John Deere 6175R de notre essai, malgré leurs transmissions différentes, ne se distinguent ni par leur masse totale, ni par leur empattement, ni par leurs dimensions globales. Ils affichent le même rapport masse-puissance (OCDE) de 53 kg.ch^-1, masses non comprises et boost désactivé. Ils se positionnent ainsi dans la moyenne des tracteurs de même catégorie essayés. Constat similaire du côté des dimensions puisque les deux modèles sont identiques et affichent un gabarit comparable à celui de leurs concurrents. Seule leur cabine, haut perchée, bénéficie d’un espace généreux, surtout en raison de leur largeur importante.

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